notre démarche

Une langue à soi

Une langue à soi… Emboiter le pas d’Arthur Rimbaud : « Trouver une langue… » Chiche ? Plus personnellement : trouver sa propre langue, sa plume, son style… Plus modestement : chercher, être en chemin, s’éveiller, découvrir… Plus techniquement : expérimenter, reconnaître une pente, affirmer une forme, forger ses outils… Tout simplement, être bien, dans ses mots, dans ses baskets, dans les « semelles de vent » de sa langue…

Écrivez ce que vous désirez écrire, c’est tout ce qui importe.

Virginia Woolf

Dans Une chambre à soi, Virginia Woolf conseille, pour commencer à écrire, « d’avoir cinq-cents livres de rente et une chambre dont la porte est pourvue d’une serrure ». Si l’autrice plaide alors pour les femmes de son époque, aujourd’hui encore s’accorder du temps et un espace pour écrire peut être difficile. L’atelier d’écriture, espace privilégié dont la porte est poussée sur ce temps consacré à l’écriture, permet d’ouvrir toutes les fenêtres de son propre univers…

Un atelier d’écriture Une langue à soi, comment ça se passe ?

Chaque atelier s’ouvre par la lecture d’un ou de plusieurs textes (extrait de roman, nouvelle, chanson, poème…) qui vont nourrir les propositions d’écriture du jour. Ces propositions, différentes à chaque séance, proposent d’expérimenter un motif littéraire particulier, tout en invitant à écrire du côté de la mémoire, du réel ou de l’imaginaire. Après un temps d’écriture plus ou moins long selon la proposition, chaque participant est invité à lire le texte qu’il vient d’écrire. L’atelier se clôt par une phase d’échanges autour de chaque texte : les retours.

Pourquoi des retours sur les textes ?

Dans son ouvrage Comment j’ai appris à lire, répondant à une amie qui lui demande « Quel effet cela fait-il d’écrire ? » Agnès Desarthe explique : « Quand tu écris, c’est comme si tu retirais une bague de ton doigt, une bague qui est à la fois précieuse, belle et chargée de souvenirs, et que tu la jetais, le plus loin possible, de toutes tes forces. Tu la jettes même si loin que tu ne l’entends ni ne la vois retomber. Tu ne sais même pas si quelqu’un la trouvera. » Et d’ajouter : « Voilà c’est ça écrire. C’est pour cette raison que c’est absurde […] et qu’on se sent bête. »

En atelier d’écriture, cette précieuse bague que chacun « jette » au loin, on la regarde et on l’écoute justement retomber : attentifs – c’est tout l’objet – à découvrir ce qu’elle touche, ce qu’elle déclenche, bref, tous les effets, qu’en retombant, elle produit… chez le lecteur. Et c’est pour cette raison que, en écrivant en atelier, on se sent peu à peu moins « bête » : ce qu’on on y apprend, c’est à entendre ce que les lecteurs entendent de notre propre texte… Ces échanges, placés sous le signe de la bienveillance, au cours desquels participants et animateur expriment ce qui les a séduits ou questionnés, sont riches d’enseignements.

Un atelier d’écriture "littéraire", qu’est-ce que c’est ?

Il existe aujourd’hui en France un grand nombre d’ateliers d’écriture avec différentes méthodes et différents objectifs : certains sont du côté du développement personnel, d’autres privilégient les jeux d’écriture… Les ateliers Une langue à soi sont résolument tournés du côté de la création littéraire : on y parle avant tout d’écriture : de la sienne et de celle de chaque participant, mais aussi de celle des écrivains et de leur processus de création. Sans ignorer les aspects ludiques et thérapeutiques de l’écriture, ce qui nous intéresse en premier lieu dans les ateliers Une langue à soi, c’est le texte : depuis sa création par l’auteur, jusqu’à sa réception par les lecteurs.

Voilà, c’est ça un atelier d’écriture littéraire. Et dans les ateliers Une langue à soi, tout cela se passe dans la convivialité, la bienveillance et… la bonne humeur !